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vulguerre. - Dim 10 Déc - 4:08
Carn
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Carn
Messages : 13
Date d'inscription : 17/10/2017

Qadesh Khemet

Your voices low, fastened to the sand, sing my names
sorcière
ad litem

carnavage
w/ kravitz
PERSONNAGE  ‹ inventé.
CRÉDITS ‹vinyles idylles, tumblr.


NOM  ‹ khemetensen, celles qu'on ne connaît pas – ainsi jargonne l'épitaphe à neuf glyphes burinant la stèle des matriarches ; ci-bas, mieux vaut taire le nom des morts. qadesh, en outre, mutila l'énigme lorsqu'on exigea de son blase nu qu'il se brode d'un surcroît. identité lacunaire, dès lors, pour l'ultime héritière : qadesh est khemet, celle qui ne se connaît plus, toutefois sachant encore d'où elle vient, car k(h)emet évoque aussi la terre noire originelle. ÂGE ‹ un quart de siècle bat en brèche le sérail de chair ébène, séquestrant son rabiot de millénaires indolents. DATE, LIEU DE NAISSANCE ‹ au lever héliaque de Sothis, dans les tréfonds ardents de l'hostile mont sinaï. NATIONALITÉ ‹ égyptienne, minable rémanence de la race éteinte des dieux-rois, fils d'Amon, pères démons. ÂGE RÉEL ‹ à la pointure de l'écrin. toutefois, ce qui céans l'infeste se souvient d'une époque dont Rê se plaisait à nimber l'illustre apogée. RACE ‹ sarcophage humain, qadesh recèle sous plèvre les échos imagés de vies achevées, et préside à la réincarnation rituelle des âmes vagabondes la traversant. ALLÉGEANCE ‹ lige des souvenirs errants. STATUT CIVIL ‹ exquise concubine des heures chrysanthèmes, s'unit à qui Thot la cède, livrant ses faveurs à de nocturnes noces que, toujours, l'aube blanche assassine. STATUT FINANCIER ‹ altesse en guenilles, courtisane des dalles qui pavane à la cour des miracles, ses gorge et phalanges accablées de breloques tintinnabulant à la gloire de sa putain de souveraine dèche. STATUT FAMILIAL ‹ à l'aulne du prurit gouliafre exhortant les larves ogresses à éroder les os de ses aïeules, qadesh s'estimait phase terminale de sa putride parentèle, jusqu'à la naissance de sa môme, Anuk. ORIENTATION ‹ neferet des tristes sires aux gueules cassées et torves ivresses. OCCUPATION ‹ Fille du Salò, couvoir syphilitique niché tel un hémorroïde clandestin dans le dolent trou de balle romain. Sorcière de lupanar, elle ne troque que ses panacées, contre piaule et becquée ; n'écarte les guiboles qu'à sa guise, caprices dont on ne questionne pas le souterrain pourquoi. CARACTÈRE ‹ trouble ☥ altière ☥ bohème ☥ suave ☥ charnelle ☥ prodigue ☥ obscène ☥ baroque ☥ éloquente ☥ oblique ☥ ravagée ☥ mutine ☥ perspicace ☥ hantée ☥ matoise ☥ têtue ☥ audacieuse.

◈ 1991  ‹ Rapt d'un vacancier, au cœur des ruines de Guizeh. Un témoin affirme l'avoir vu quitter les lieux en compagnie d'une jeune créature, supposée ribaude ; ni lui, ni la nymphe ne referont surface. car le désert n'est point la mer et de ses égarés jamais ne régurgite le moindre ossuaire.

◈ 1992  ‹ Naissance dans le giron convulsant du mont sinaï. L'étalon son père est sacrifié, n'étant plus d'aucun usage, si ce n'est celui d'avitailler le banquet des dieux, aussitôt conviés à présider aux natives hostilités. Baptême du sang au chant des aînées khemetensen, pour celle que l'on nomme Qadesh, en hommage à la patronne des guerres et voluptés.

◈ 2001  ‹ Première apparition de Serket en songe, l'une des antiques doyennes de la lignée. Au matin, Qadesh fait part de sa rencontre. Les propos sibyllins de la matriarche sont traduits, interprétés. On subodore la môme dotée d'un don rare, mais traître si mal maîtrisé. La suprême commande que s'inaugure d'urgence son noviciat.

◈ 2003  ‹ La prédiction s'avère exacte ; Qadesh est considérée par ses sages aînées comme l'une des antichambres du Douât. Alcôve magnétique, prise d'assaut par les esprits gloutons lorgnant après réincarnation, se refusant à moisir dans l'au-delà. Il convient donc de lui enseigner à gouverner la gerbe fantomale s'agglutinant dans sa fine trachée ; apprendre à les vomir, selon l'ancien rite, empêcher leur ancrage.

◈ 2006  ‹ Fécondation du premier hôte aboutie. Le nom du défunt est la clef de la libération, mais aussi chaîne de son asservissement au clan, qui négocie sa transmigration dans un corps neuf. Contrat onéreux qu'il ne peut qu'honorer, dès lors. On enseigne à Qadesh, par ailleurs, à user de son don dans les deux sens : escorter les âmes prises au piège du monde des vivants vers le Douât ; faculté prisée par les peuples du désert, malmenés par légions de djinns.

◈ 2007  ‹ Assaut djihadiste contre le mastaba. La secte est traînée en procès pour sorcellerie, devant des villageois soumis à la terreur. Neuf d'entre elles sont condamnées au bûcher, sans qu'aucune objection ne s'élève. Qadesh et deux autres – dont la Suprême – écopent du châtiment de lapidation. À la nuit tombée, se relèvera toutefois de sa mort présumée, cernée du coven en son entier. Rien qu'un charnier.

◈ 2008  ‹ Onze âmes sont fauchées. La secte est vengée. Baisés d'adieu que dépose, pour elle, un anathème d'écailles au sang froid : malédiction d'Apophis pour les ingrats. La sorcière quitte l'Egypte, sa seule charpie de peau sur le dos. Mais en ses entrailles, l'esprit de Serket médite à sa résurgence. Problème. Qadesh ne connaît pas son nom, leur nom, puisque sa transmission devait advenir à la toute fin de sa formation, avortée des suites de l'hécatombe. Pire, la matriarche, éprouvée par l'extinction du lignage, ne peut plus communiquer avec sa descendante que par le biais de visions sibyllines, briguant guider la dernière chance des khemetensen sur la piste de ses origines.

◈ 2011  ‹ Profitant du dense mouvement de population que génère le conflit libyen, Qadesh embarque à bord d'une nacelle clandestine. Elle pose pied en terre d'exil, l'Italie. C'est à la capitale qu'elle s'en va se percher, guidée par l'une de ses visions récurrentes, souvenir d'une impériale antiquité n'ayant plus de commun, avec la Rome sondée, que ses vestiges et sa sulfureuse pestilence. En guise de comité d'accueil, la triade nommée galère ; sex, drugs & shitty jobs.

◈ 2013  ‹ Mise au monde d'Anuk, insolent petit bourgeon d'innocence éventrant le fumier.
RIGOR MORTIS
Carn
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vulguerre. - Dim 10 Déc - 19:52
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Carn
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Date d'inscription : 17/10/2017

· mystical ecstasies ·

a tribe of mutilated words looks for refuge in my throat
[ i ] Métèque à l'odieux argot, elle jacte cet italien qu'on dit fleuri et pour cause, c'est dans le purin nourricier des sentines qu'il bourgeonne, là-même où le lotus déraciné s'est implanté. Patois des vilains, qu'on s'inocule de catins en vauriens, passant par cramés et camés comme quelque vérole ulcérant la faconde de furoncles orduriers. [ ii ] En-deçà, ce qu'elle nomme chant des dunes s'obstine à drainer la mélopée ritale de ses emphases, torchant son jargon de rauques et traînantes bâtardises, si singulières. On lui soupçonne un relent d'arabe ; outrage non moins vexant qu'erroné, car son dialecte maternel est mort près d'un millénaire avant que ne vagisse le premier des maures. [ iii ] Patrimoine d'un ancien empire qui ne suinte plus que par les pores de rares vestiges, à l'ombre desquels la cabale des prêtresses de Seth s'est éternisée, en témoin hiératique des genèse et chute d'une trentaine de dynasties, depuis lors. Un naguère parfois peu prospère, mais du reste déploré, et aux gravats duquel on se cramponna comme à la dépouille d'un amant cruel qu'on aimait ardemment souffrir, ou l'inverse. [ iv ] Digne héritière de son clan, la magie de Qadesh s'est empourprée à la faveur de sa précoce nubilité. Vingt-deux générations, toutefois, que l'on avait point vu soudre un rouge chamarré de telles diaprures ; aussi l'on en célébra l'émergence. À n'en pas douter, le Douât en fit tout autant. [ v ] Car son corps est un seuil ; fissure cavant l'enceinte de l'Entre-Deux, au travers de laquelle les âmes supérieures se faufilent à la dérobée, animées d'une violente volonté de réintégrer le règne mortel. Un réceptacle humain à conquérir, c'est ce que chacun quémande à la séide, ce que chacun tente au mieux de négocier au terme de pourparlers parfois musclés (au sens imagé du terme, bien évidemment). [ vi ] Quoiqu'entraînée à contrer les tentatives de possessions intempestives, la pythonisse ne peut se targuer d'aucune immunité en la matière ; shit happens, c'est là le propre de la sorcellerie. La sentence est alors à la hauteur des dommages causés. Nonobstant, l'emprise peut-être accordée, et voire même sollicitée, d'ordinaire en cas de seule force majeure, car l'organisme pâtit autant des conquêtes désirées que subies. [ vii ] Il est un verso à ce don qu'elle n'utilise plus qu'avec parcimonie. Il va de soit que si les esprits sont en mesure d'entrer, ils sont en théorie capables de quitter la sphère tangible ; naguère, sa besogne dominante consistait, d'ailleurs, à aider les hommes à chasser les djinns d'un monde au suivant. Sa condamnation à la lapidation pour fait de diablerie signa, peu ou prou, le glas de tel altruisme à l'égard des oublieux n'ayant pas même plié l'annulaire pour lui rendre la monnaie. [ viii ] Vulnéraires et cataplasmes ont suturé la chair lynchée, qui n'en garde pas moins mémoire. C'est une carnation de marbre brun, qui barde la Neferet, un derme incrusté de nervures mordorées aux méandres hantés. Car à chaque dédale, son Minotaure ; ci-erre un monstre de souvenir dont on devine certes l'acabit, mais point la barbare élégie que seul l'orviétan fait taire. [ ix ] Cruor de néréides que la sorcière s'injecte en crachant les jurons d'usage. Un enfant des ergs ne saurait pactiser avec la marmaille des écumes, ce serait contre-nature ; cautèle déguisée en répulsion, à l'égard des entités océanes barbotant dans les bas-fonds. Ça ne l'empêche pas de se cloquer les veines de leur ichor-poison ; une façon de purger le mal par le mal, à l'entendre. [ x ] Méfiance qui concerne aussi l'homme, depuis la fin brutale des siennes ; elle se défie de sa parole versatile, trop légère, s'offrant trop vite, trop mal, qui ne se respecte pas, qui ne respecte plus rien. [ xi ] En dépit de sa pétoche, toutefois, le cœur s'expose sur la main qu'elle tend toujours à qui en glapit le besoin, à la merci des chiens, féroces instruments de sa catharsis. [ xii ] Le Salò en était un, avant de se révéler ersatz de smala ; harem évoquant la féminine atmosphère du mastaba de ses jeunes années, à ceci près qu'on y baise plus qu'on y prie – quoique. Érotisme et idolâtrie n'ont jamais été, pour les khemetensen, que pile et face d'une même ferveur. [ xiii ] C'est à l'ombre du giron des traînées que sa môme a été mise au monde. Anuk est aussitôt devenue, pour Qadesh, ce qu'Anuket, déesse du Nil en crue, était pour l'Egypte affligée par la sécheresse et la déréliction ; un symbole de vie qui reflue, un don de ses dieux. [ xiv ] Mais un prodige foudroyé par un fléau étrange. L'enfant, d'un jour au suivant, cessa de babiller, de rire et de jouer. Mutité autistique qu'on ne s'explique pas. [ xv ] Madre tourmentée n'osant pas quérir l'assistance des médecins. Une peur panique l'étreint, à l'idée qu'on la désigne origine du mal d'Anuk, péril à l'être adoré ; qu'on se décide ensuite à la lui ôter, parce qu'elle est, de fait, la mauvaise mère supputée. Bête noire toute désignée.
RIGOR MORTIS
Carn
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